gerardmassip@yahoo.fr
2008-07-04 15:51:22 UTC
Bonjour
Premier message en deux temps, le suivi sera positionné dans le
message suivant.
Rapt sur la RATP
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article5775
Le Syndicat des Transports d’Ile-de-France veut cantonner la RATP à
son rôle d’opérateur de transport, une vraie prise de pouvoir
politique que « Bakchich » raconte. La guerre de la communication, qui
se traduit même par le nouveau look des tickets de métro, est
ouverte.
par Bertrand Rothé
De petites modifications cachent parfois des changements beaucoup plus
importants. Examinez un ticket de transport en Ile de France : le logo
de la RATP est de plus en plus petit. Une taille qui a un sens. Le
STIF, Syndicat des Transports d’Ile-de-France, a décidé de cantonner
la RATP à son rôle d’opérateur de transport. C’est lui qui paie et il
souhaite le faire savoir.
Tout commence avec la la loi Raffarin. Dans le cadre de la loi du 13
août 2004, relative aux libertés et responsabilités locales, le patron
du STIF, qui est traditionnellement le Préfet de Région, est remplacé
par un élu de la région Ile de France, un politique. L’enjeu est de
taille ; actuellement Jean Paul Huchon, le président de la Région, en
préside le Conseil.
A la recherche de visibilité dans leurs combats politiques les élus
locaux découvrent vite le lien affectif qui unit les Franciliens avec
la RATP. Rapidement, ils souhaitent profiter de cette relation de
proximité, de ces contacts privilégiés quotidiens entre les électeurs
potentiels et leurs transports collectifs.
La bataille des logos
Alors très vite les élus veulent s’imposer - ils commencent par dicter
leur communication. Cela commence par la présence du logo STIF sur les
nombreux supports de la Régie. La RATP tente bien de résister. Mais le
syndicat tient les cordons de la bourse. L’organisme distribue les
subventions : ce sont, en effet, les élus locaux qui répartissent la
manne que représentent les impôts locaux de la région la plus riche de
France. Le rapport de force est inégal, la RATP se voit obligée de
plier. D’après les cadres de la régie, « l’apprentissage est
douloureux ». C’en est fini des logos de la RATP et de la SNCF
présents seuls sur les tickets de métro sur fond violet. La charte
graphique du STIF s’impose désormais à chaque fois que le syndicat
finance. Les élus locaux, magnanimes, ne regardent pas à la dépense.
Le STIF s’imprime en bichromie sur les rouleaux de ticket vierge du
métro. C’est bien la fin d’une époque.
Pourtant, la RATP arrive à sauver un certain nombre de ses
prérogatives. Le logo de la régie se trouvera bien seul sur le nouveau
métro MF 2000 - qui équipera totalement les lignes 2, 5 et 9 en 2014
-, financé sur ses fonds propres et sans le soutien du STIF. « C’est
la preuve que nous ne sommes pas dépendants du STIF, et que nous avons
un espace de liberté », assure la RATP pour calmer les tensions.
Pour éviter que de nouvelles frictions aient lieu, un contrat, en
cours de rédaction, doit organiser les rapports entre les deux
entités. Ce rapport déjà validé par la RATP est soumis aujourd’hui,
jeudi 14 février, au conseil d’administration du STIF.
L’Europe va accélérer le mouvement
Dans ce rapport de force, la RATP est prise en tenaille par un autre
acteur, l’Europe. En effet, à partir de 2009, la Commission demandera
aux autorités de régulation d’organiser des appels d’offres
systématiques, avec des périodes transitoires. S’en sera
définitivement fini du monopole de la RATP. Le pouvoir du STIF devrait
encore augmenter. La RATP sera mise systématiquement en concurrence
avec Véolia, Suez, et les dix gros acteurs mondiaux des transports. Il
est envisageable que la gestion de certaines lignes du métro, voire du
RER, soit confiée à des opérateurs privés. La RATP serait ainsi
définitivement réduite à son rôle d’opérateur.
Conscient de cette évolution inéluctable la bonne vieille RATP réagit.
Elle a décidé de communiquer de plus en plus sur la qualité de son
service, pour renforcer ses liens avec les usagers, et d’abandonner
les publicités institutionnelles qui ont fait gagner beaucoup de prix
à Euro-RSCG. Elle souhaite ainsi rendre plus difficile le choix d’un
autre opérateur.
Pour faire face à ces éventuelles baisses de charge, la régie est même
sortie des frontières hexagonales. C’est aujourd’hui l’opérateur du
métro d’Alger.
Mais à qui appartient le réseau du métro ?
Le STIF, qui estime qu’il a été payé avec les subventions du
contribuable, souhaite récupérer le réseau : mais « ce serait une
catastrophe », selon les syndicats de la Régie. La RATP, qui juge que
ce sont des investissements qu’elle a effectués, souhaite évidemment
le conserver. Et l’Europe, toujours omniprésente et libérale,
souhaiterait le confier à une tierce personne, un peu comme elle a
obligé la SNCF à transférer l’ensemble de ses rails au Réseau Ferré de
France. A qui appartient le réseau du métro ? Pour éviter tout
traumatisme, les pouvoirs publics ont donné trente ans aux partenaires
pour trouver une solution. Ils ont donc largement le temps de s’entre-
déchirer.
bakchich.info
Premier message en deux temps, le suivi sera positionné dans le
message suivant.
Rapt sur la RATP
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article5775
Le Syndicat des Transports d’Ile-de-France veut cantonner la RATP à
son rôle d’opérateur de transport, une vraie prise de pouvoir
politique que « Bakchich » raconte. La guerre de la communication, qui
se traduit même par le nouveau look des tickets de métro, est
ouverte.
par Bertrand Rothé
De petites modifications cachent parfois des changements beaucoup plus
importants. Examinez un ticket de transport en Ile de France : le logo
de la RATP est de plus en plus petit. Une taille qui a un sens. Le
STIF, Syndicat des Transports d’Ile-de-France, a décidé de cantonner
la RATP à son rôle d’opérateur de transport. C’est lui qui paie et il
souhaite le faire savoir.
Tout commence avec la la loi Raffarin. Dans le cadre de la loi du 13
août 2004, relative aux libertés et responsabilités locales, le patron
du STIF, qui est traditionnellement le Préfet de Région, est remplacé
par un élu de la région Ile de France, un politique. L’enjeu est de
taille ; actuellement Jean Paul Huchon, le président de la Région, en
préside le Conseil.
A la recherche de visibilité dans leurs combats politiques les élus
locaux découvrent vite le lien affectif qui unit les Franciliens avec
la RATP. Rapidement, ils souhaitent profiter de cette relation de
proximité, de ces contacts privilégiés quotidiens entre les électeurs
potentiels et leurs transports collectifs.
La bataille des logos
Alors très vite les élus veulent s’imposer - ils commencent par dicter
leur communication. Cela commence par la présence du logo STIF sur les
nombreux supports de la Régie. La RATP tente bien de résister. Mais le
syndicat tient les cordons de la bourse. L’organisme distribue les
subventions : ce sont, en effet, les élus locaux qui répartissent la
manne que représentent les impôts locaux de la région la plus riche de
France. Le rapport de force est inégal, la RATP se voit obligée de
plier. D’après les cadres de la régie, « l’apprentissage est
douloureux ». C’en est fini des logos de la RATP et de la SNCF
présents seuls sur les tickets de métro sur fond violet. La charte
graphique du STIF s’impose désormais à chaque fois que le syndicat
finance. Les élus locaux, magnanimes, ne regardent pas à la dépense.
Le STIF s’imprime en bichromie sur les rouleaux de ticket vierge du
métro. C’est bien la fin d’une époque.
Pourtant, la RATP arrive à sauver un certain nombre de ses
prérogatives. Le logo de la régie se trouvera bien seul sur le nouveau
métro MF 2000 - qui équipera totalement les lignes 2, 5 et 9 en 2014
-, financé sur ses fonds propres et sans le soutien du STIF. « C’est
la preuve que nous ne sommes pas dépendants du STIF, et que nous avons
un espace de liberté », assure la RATP pour calmer les tensions.
Pour éviter que de nouvelles frictions aient lieu, un contrat, en
cours de rédaction, doit organiser les rapports entre les deux
entités. Ce rapport déjà validé par la RATP est soumis aujourd’hui,
jeudi 14 février, au conseil d’administration du STIF.
L’Europe va accélérer le mouvement
Dans ce rapport de force, la RATP est prise en tenaille par un autre
acteur, l’Europe. En effet, à partir de 2009, la Commission demandera
aux autorités de régulation d’organiser des appels d’offres
systématiques, avec des périodes transitoires. S’en sera
définitivement fini du monopole de la RATP. Le pouvoir du STIF devrait
encore augmenter. La RATP sera mise systématiquement en concurrence
avec Véolia, Suez, et les dix gros acteurs mondiaux des transports. Il
est envisageable que la gestion de certaines lignes du métro, voire du
RER, soit confiée à des opérateurs privés. La RATP serait ainsi
définitivement réduite à son rôle d’opérateur.
Conscient de cette évolution inéluctable la bonne vieille RATP réagit.
Elle a décidé de communiquer de plus en plus sur la qualité de son
service, pour renforcer ses liens avec les usagers, et d’abandonner
les publicités institutionnelles qui ont fait gagner beaucoup de prix
à Euro-RSCG. Elle souhaite ainsi rendre plus difficile le choix d’un
autre opérateur.
Pour faire face à ces éventuelles baisses de charge, la régie est même
sortie des frontières hexagonales. C’est aujourd’hui l’opérateur du
métro d’Alger.
Mais à qui appartient le réseau du métro ?
Le STIF, qui estime qu’il a été payé avec les subventions du
contribuable, souhaite récupérer le réseau : mais « ce serait une
catastrophe », selon les syndicats de la Régie. La RATP, qui juge que
ce sont des investissements qu’elle a effectués, souhaite évidemment
le conserver. Et l’Europe, toujours omniprésente et libérale,
souhaiterait le confier à une tierce personne, un peu comme elle a
obligé la SNCF à transférer l’ensemble de ses rails au Réseau Ferré de
France. A qui appartient le réseau du métro ? Pour éviter tout
traumatisme, les pouvoirs publics ont donné trente ans aux partenaires
pour trouver une solution. Ils ont donc largement le temps de s’entre-
déchirer.
bakchich.info